Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Les élections municipales peu ordinaires d’avril-mai 1945

Albert Lyard donnant un discours dédié aux martyrs de la prison allemande de l’école Saint-François le 15 octobre 1944. Il est entouré de son adjoint Édouard Peccoud et de Mgr Pernoud. Photo Archives départementales de la Haute-Savoie, Fonds Carteron.

Si nous vivons des élections municipales perturbées dans un contexte inédit de pandémie et confinement, souvenons-nous que celles de 1945 furent également très atypiques, pour d’autres raisons toutefois.

Le dimanche 29 avril 1945, c’est le premier tour. À Annecy, il faut élire 27 conseillers pour succéder à l’assemblée nommée par Vichy et destituée par le Comité départemental de libération (CDL) dès août 1944.

Ces élections constituent le premier test de validité des institutions issues de la Résistance, représentées par Georges Volland (notaire), Édouard Peccoud (industriel), Marcel Fournier (commerçant), Adrien Galliot (cheminot), Claudius Caillat (secrétaire de la CGT), Adrien Marin (cheminot) et Jean-Marie Saulnier (restaurateur). Mais c’est le prestigieux chef de l’Armée secrète (AS), le commandant Jean Clerc, qui fait le meilleur score.

Sont également élus Lucien Boschetti (entrepreneur), Attilio Barragia (typographe), Gaston Gervais (ingénieur), Émile Claraz (cheminot), Jacques Le Maignen (directeur de l’Office des céréales), Léon Mallinjoud (officier retraité), François Natton (ajusteur), Georges Noyer (directeur de la Maison du prisonnier), Roger Peilloud (ouvrier à SRO), Paul Piconne (ouvrier des PTT), Yves Raisin et Henri Voisin (médecins).

Quatre femmes sont également élues, notamment Julia Rambosson, une rescapée de la prison Saint-François âgée de 67 ans.

Avant le second tour, les Français apprennent, avec une joie indescriptible, la signature de l’armistice le 8 mai. La capitulation sans condition de l’Allemagne nazie signifie que la guerre est bel et bien terminée. Puis, le 13 mai 1945, le 27e et dernier conseiller élu est André Cochon (PCF). Nommé dès le 11 septembre 1944 par le préfet du Gouvernement provisoire, Albert Lyard, ingénieur aux Ponts et Chaussées, est ensuite confirmé dans ses fonctions de maire d’Annecy. Jean Clerc devient son premier adjoint. Une fois les adjoints élus et les commissions mises en place, la nouvelle équipe municipale peut s’atteler à la lourde tâche qui l’attend.

SOURCE : “La vie quotidienne à Annecy pendant la guerre 1939-1945” de Michel Germain.