Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Haute-Savoie : ces tombes oubliées des soldats de 14-18

« C’est essentiel de maintenir ce patrimoine, c’est l’histoire de notre nation et nous ne devons pas oublier que ces hommes sont morts pour nos libertés », affirme Michel Flahaut, délégué général du Souvenir français de Haute-Savoie.

Commémorer, sauvegarder et transmettre. Les trois principales missions du Souvenir français se retrouvent toutes dans son action pour l’entretien des tombes des soldats morts pour la France. Celles-ci sont de plus en plus abandonnées par les familles.

Dans les cimetières, elles sont reconnaissables par leur cocarde bleu, blanc rouge. En Haute-Savoie, les tombes de soldats morts pour la France sont de moins en moins entretenues. « Les familles changent beaucoup plus de département qu’avant, on ne reste pas toute sa vie dans son petit village. Il y a aussi eu un changement culturel, les jeunes perdent le réflexe d’aller entretenir les tombes des anciens », constate Michel Flahaut, délégué général du Souvenir français de Haute-Savoie.

Lorsqu’une sépulture n’est plus entretenue, laissée à l’abandon, les communes souhaitent les récupérer pour les mettre à nouveau à disposition. Un message doit être affiché pendant deux ans pour que la famille manifeste son envie de s’en occuper à nouveau. Si ce n’est pas le cas, au terme de ces 24 mois, les ossements sont déplacés dans un ossuaire communal.

On perd la trace et la mémoire d’un soldat qui est mort pour la France

« Si la ville ou le village ne nous contacte pas, on perd la trace et la mémoire d’un soldat qui est mort pour la France. Pour y remédier, on a créé un ossuaire départemental, où le nom du combattant est inscrit sur une plaque », précise Michel Flahaut.

Autre alternative, lorsque deux ou trois soldats sont enterrés dans le même cimetière, leurs ossements peuvent être placés sur un seul espace.

Des carrés militaires peuvent être aussi créés pour accueillir les morts pour la France. « Les relations avec les communes sont bonnes. On pourrait un peu mieux travailler sur la communication entre nous. Après, c’est comme dans tous les domaines, certains maires sont plus sensibles à nos actions que d’autres ! »

En Haute-Savoie, le Souvenir français se divise en 28 comités et compte 1 500 adhérents. Ces derniers font remonter les besoins en termes d’entretien et de rénovation des tombes. « On fait des devis et on consulte les artisans. Nous pouvons financer une restauration à hauteur de 20 % du chantier, la commune s’occupe du reste. C’est essentiel de maintenir ce patrimoine, c’est l’histoire de notre nation et nous ne devons pas oublier que ces hommes sont morts pour nos libertés », souligne le délégué général haut-savoyard du Souvenir français.

Actuellement, les tombes de soldats se comptent en milliers dans le département. Le phénomène d’abandon se traduit majoritairement sur celles de la Première Guerre mondiale, mais selon Michel Flahaut, il s’étendra au fil des années sur les sépultures de ceux qui sont tombés en 39-45.

Un QR code

Un QR code pour en apprendre plus sur les soldats ?
Pour faire évoluer la transmission de la mémoire, le Souvenir français de Haute-Savoie veut lancer un système de géolocalisation. « Quand les gens entreront dans le cimetière, ils pourront scanner un QR code. Ça leur permettra de visualiser sur leur téléphone où les morts pour la France sont enterrés. Devant les tombes, ils pourront découvrir dans quel régiment le soldat a servi et sa vie », détaille Michel Flahaut. Une initiative testée en France, mais qui a un coût assez important : « On l’imagine très bien pour le futur dans le département. Il faut mettre ce dispositif en place dans des endroits où un certain nombre de soldats reposent, sinon ça a moins d’intérêt.

Nathan GARCIA, 11 nov. 2021