Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Louise et Colette Périès : deux sœurs d’un exceptionnel dévouement

Louise et Colette Périès : deux sœurs d’un exceptionnel dévouement

L’histoire des deux sœurs Périès pourrait, sans nul doute, faire l’objet d’un film tant les actes qu’elles ont menés relèvent d’une épopée. Louise est décédée en 1999 mais Colette a encore bon pied, bon œil.

La famille s’était installée en 1934 à Provins, à Annecy-le-Vieux. Après la déclaration de guerre de 39, les deux filles avaient suivi les cours d’aide médico-sociale de la Croix-Rouge. Elles faisaient déjà parvenir des colis ou des faux papiers à des prisonniers en Allemagne. En 42, elles avaient accepté d’intégrer l’équipe d’agents de liaison qu’Antoinette Reille, épouse d’un capitaine du 27e BCA avait mise en place.

Cette équipe dépendait du chef départemental de l’Armée secrète, le commandant Vallette d’Osia. Elles devaient alors transmettre du courrier, convoyer des personnes recherchées par la police, transporter de l’argent indispensable au ravitaillement. Elles intervenaient aussi au sein de la SNCF, livrant des rapports sur les trains que la Résistance devait faire sauter. Elles transportaient des valises remplies de documents militaires à Annemasse et les remettaient à un douanier chargé de les faire passer en Suisse. Elles officiaient aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du département jusqu’à Marseille. Un jour, Colette Périès fut chargée de déposer une lettre dans une boîte à Lyon. mais l’objet avait été transformé en souricière. Elle fut poursuivie par un policier qu’elle parvint à semer, en prenant la fuite.

Leur courage sur le porte-bagages

À Annecy, elles assuraient une permanence au 28 rue Sommeiller où Tom Morel venait souvent. Ce dernier leur demandait “exactitude, précision et discrétion absolue”. Tom Morel était un ami de Paul Idier, futur mari de Louise, qui était alors prisonnier en Allemagne depuis 1940.

Vers la Suisse, Colette avait effectué une vingtaine de passages de frontières (dont celui de l’aviateur anglais Franck Griffith, survivant du crash de Meythet.) Ce dernier lui avait d’ailleurs proposé de la rejoindre à Londres. Le commandant Jean Vallette d’Osia l’en avait dissuadée, lui disant qu’elle était plus utile en France.

Quant aux Glières, elles avaient largement facilité la circulation des messages. Lors de la libération d'Annecy, elles défileront en vélo… leur principale arme, avec leur courage sur le porte-bagages.

DL, 4 mai 2013