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L’injustice frappe parfois du sceau de l’oubli les héros ordinaires. Qui connaît le nom du chasseur alpin du 27e BCA de première classe Albert Roche, né à Réauville (Drôme) en 1895, et fait “premier soldat de France” par le maréchal Foch en 1918 ? Que peuvent ces noms inconnus qui n’évoquent rien à personne, face aux ronflants maréchaux Foch, Pétain, Joffre, Lyautey, Gallieni et consorts ?
C’est cet homme au destin incroyable que le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, est venu honorer ce jeudi 10 novembre, à la caserne Tom Morel du 27e bataillon de chasseurs alpins d’Annecy, où il a dévoilé le buste sculpté du soldat, en présence d’écoliers de CE2 de Réauville.
En 1913, Albert Roche, un jeune homme chétif de 18 ans, fils d’un dur paysan drômois, cherche à tout prix à s’engager. Son service militaire est refusé. Il parvient finalement à rejoindre le 27e BCA en 1915, et combat dans les Vosges, au grand dam de son père qui a besoin de bras à la ferme.
Le jeune homme multiplie les faits d’armes, se distinguant au corps à corps avec sa baïonnette et réussissant, avec une bravoure inouïe, à capturer nombre d’ennemis. 1180, au total. Comme cette fois, où avec deux camarades, il neutralise un nid de mitrailleuses.
Lors de la sanglante bataille du Chemin des Dames en 1917, il sauve son capitaine au milieu du front, puis rampe des heures pour le ramener à l’infirmerie. Épuisé, il s’endort dans une tranchée boueuse. Retrouvé par une patrouille, les soldats le prennent pour un déserteur. Il en faut de peu pour qu’il ne soit fusillé. Heureusement, son capitaine témoigne en sa faveur, le sauvant d’une cruelle injustice.
Finalement, l’homme est fait chevalier de la Légion d’honneur, et reçoit la croix de la Légion d’honneur, parmi sa dizaine de décorations.
« Albert Roche a été victime d’une injustice de la part de l’institution, a reconnu le ministre. D’abord, il a failli se faire exécuter pour un motif faux. Et il y a une disproportion entre le peu de reconnaissance qu’il a eue et la grandeur de ses actes et sa bravoure au combat. »
Mort en 1939, le soldat Roche est tombé dans l’oubli, alors qu’il avait été honoré à la fin de la guerre. Il a, notamment, porté le cercueil du soldat inconnu jusqu’à l’Arc de Triomphe.
« On parle aujourd’hui de guerre à haute intensité, et d’armes modernes. Certes. Mais ce que rappelle Albert, c’est que la bravoure n’est pas affaire de technologie. Il faut une épaisseur d’âme. Et c’est l’idée que je me fais de l’armée française aujourd’hui : une armée moderne et prête au combat », a loué Sébastien Lecornu sous les yeux du colonel Minguet, chef de corps du 27e BCA.
Pour rendre hommage au chasseur alpin, le sculpteur Éric Saint-Chaffray a dû travailler avec peu de documents. « Ça a été un défi de réaliser ce portrait. Il fallait redonner de l’humanité à quelqu’un dont on ne sait, finalement, pas grand-chose. » L’acte de sculpture s’est accompagné d’un travail d’analyse. « Je me suis demandé : “Pourquoi est-il héroïque ?” C’était un peu une tête brûlée. Je crois que son destin l’a dépassé. »
Tommy Falchero, l’arrière-petit-fils du soldat Roche, voit dans cet hommage du ministre des Armées une consécration. « Ça fait quelques années qu’on travaille pour qu’Albert obtienne reconnaissance. Aujourd’hui, c’est un aboutissement car il a son buste ici à Annecy, et dans son village natal, à Réauville (Drôme). À la maison, on n’en a jamais parlé comme d’un héros. C’est un soldat comme les autres qui a défendu sa patrie. »
Le DauphinéTom PHAM VAN SUU, 10 Nov. 2022
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